Du 4 au 7 novembre 2014 - 20h

Texte et mise en scène: Marielle Pinsard

Avec:

Julie Cloux

Koraline De Baere

Judicaël Ulsef Bidossessi

Edoxi Gnoula

Piera Honegger

Albert Hounga

Guy E. Kponhento

Valerio Scamuffa

Sally Sly

***************************

Son théâtre brasse toutes sortes de sujets, des blondes à Racine, des frontières à la gastronomie, "des bobos" à la Crise. Mais Marielle Pinsard conserve toujours une même puissance d’observation et de causticité sur notre monde. Quels sont nos codes de comportement aujourd’hui, nos lieux communs, nos illusions, nos rituels, nos mensonges? Elle met en scène sans complaisance, mais avec un humour souvent politiquement incorrect, tous les travers de notre société de satiété.

Après avoir trituré la mauvaise conscience des riches avec beaucoup d’auto-ironie, Marielle Pinsard a décidé de mettre son discours à l’épreuve du voyage. Une bourse théâtrale lui a permis de séjourner en Afrique du Sud, au Mozambique,
 au Burkina Faso et au Bénin, berceau du vaudou, où chacun est "totemisé", c’est-à-dire en lien quotidien avec un animal. Elle a fait de ces séjours un temps de workshops et de réflexion sur une thématique ouverte dès 2009: l’homme et la bête.

A l’arrivée, sur le plateau de "En quoi faisons-nous compagnie avec le menhir dans les landes", quatre comédiens africains, quatre comédiens suisses et un danseur. Chacun étant entré dans sa vision d’un état animal. Il y a là du vaudou, des incantations, des états modifiés par l’hypnose: toutes voies utilisées par les uns ou les autres pour chercher une transformation.

La scène est ainsi un étrange et joyeux puzzle plastique, sonore, qui décline en quatorze contes ou rêveries ce que peut être 
la bête tapie dans l’homme. Ce qui fait, paradoxalement, que nous sommes quelqu’un.

Un peu semblable à Woyzeck, Marielle Pinsard court dans le monde comme un couteau ouvert. Pendant plusieurs années, ses spectacles, ses lectures, ses happenings frappent en plein dans la situation de nantis des Suisses: elle sait comment, de manière très lucide et très drôle, déposer les contradictions de la société de consommation sur une scène. Ainsi que les faux-semblants, les paresses, les facilités de nos indignations. Ce sont les spectacles "Nous ne tiendrons pas nos promesses" ou encore "Blonde, unfuckingbelievable Blonde". Elle a aussi mené une grande enquête sur "Andromaque" de Racine.

Née en 1968, Marielle Pinsard a fait ses classes à l’Ecole d’art dramatique de Lausanne de 1989 à 1992, formation qu’elle a complétée en Allemagne. En 2009, elle publie un recueil de ses textes aux Editions Campiche, sous le titre: "Les pauvres sont tous les mêmes et autres textes". La même année, la Fondation Leenaards lui attribue une bourse pour un projet de recherche qu’elle mène en Afrique durant deux ans, sur la thématique: l’homme et la bête.